18 mois après le lancement du contrôle technique moto : quel bilan ?
Publié le 6 novembre 2025
Entré en vigueur le 15 avril 2024 après plus de dix ans de débats et de reports successifs, le contrôle technique des deux-roues motorisés est devenu une réalité incontournable pour les motards français. Après un an et demi d’application, il est temps de faire un point complet sur cette mesure : son déploiement, ses premiers résultats, son impact sur les motards et son rôle dans la prévention et la sécurité.
Un dispositif désormais bien installé
Le contrôle technique concerne tous les véhicules de catégorie L, c’est-à-dire les motos, scooters, tricycles, quads et voitures sans permis. Il s’agit d’une obligation légale qui vise à vérifier l’état de fonctionnement des éléments essentiels à la sécurité et au respect de l’environnement.
Le premier passage s’effectue dans les six mois précédant le cinquième anniversaire de la première mise en circulation, puis tous les trois ans. Cette périodicité, plus souple que celle imposée aux voitures, a été pensée pour s’adapter à l’usage souvent moins intensif des deux-roues et à la vigilance déjà élevée des motards en matière d’entretien.
Le calendrier a été échelonné pour éviter un engorgement des centres :
- Les véhicules immatriculés avant 2017 doivent être contrôlés en 2024.
- Ceux immatriculés entre 2017 et 2019 le seront en 2025.
- Et ceux immatriculés entre 2020 et 2021 passeront leur premier contrôle en 2026.
Les motos immatriculées à partir de 2022 suivront la règle générale, avec un premier contrôle entre quatre ans et demi et cinq ans après la date de première mise en circulation.
En novembre 2025, environ 3 400 centres agréés réalisent le contrôle technique des deux-roues sur l’ensemble du territoire. Cette montée en puissance s’est faite progressivement, les réseaux ayant dû former et équiper leurs contrôleurs pour ce nouveau type de véhicules.
Le prix moyen observé se situe entre 70 et 75 euros, avec des variations selon les régions et les enseignes.
Un taux de passage encore limité mais en progression constante
Dix-huit mois après le lancement, environ un million de contrôles ont été réalisés. Ce chiffre reste en deçà du potentiel, mais la dynamique est désormais installée. Les premiers retours montrent que la grande majorité des motos présentées au contrôle sont en bon état général, preuve de la conscience mécanique des motards français.
Le taux de contre-visite pour les motos de plus de 125 cm³ se situe entre 9 et 10 %, soit près de deux fois moins que pour les automobiles. Les défaillances critiques, celles qui interdisent toute circulation après le contrôle, ne représentent que 0,15 % des cas. Ces chiffres confirment que la population motarde entretient déjà très bien ses véhicules, souvent par passion autant que par prudence.
Le contrôle technique agit donc davantage comme un outil de vérification et de sensibilisation, que comme un dispositif répressif. Il vient rappeler des gestes essentiels et encourager les motards à poursuivre leurs bonnes pratiques d’entretien, plutôt que de sanctionner un manque d’attention.
Les défauts les plus fréquemment relevés
Les contrôles réalisés depuis avril 2024 montrent des tendances claires. Les pneumatiques arrivent en tête des anomalies observées : usure excessive, dimensions non conformes, ou encore indice de vitesse inadapté. Ces points sont essentiels, car ils conditionnent directement la tenue de route et la stabilité de la moto.
Le freinage constitue la deuxième catégorie la plus souvent concernée, avec des plaquettes usées, des disques déformés ou un niveau de liquide insuffisant. Ces défaillances restent marginales, mais elles rappellent combien l’entretien régulier de ce système vital est indispensable.
Les émissions polluantes font également partie des points de vigilance. Environ 3 % des véhicules contrôlés présentent un dépassement des seuils réglementaires, souvent en raison d’un pot d’échappement modifié ou d’un moteur mal réglé. Les plaques d’immatriculation non conformes ou mal fixées figurent aussi parmi les anomalies fréquentes.
Le contrôle du niveau sonore, initialement prévu pour juin 2025, a été repoussé au 1er mars 2026. Ce report doit permettre aux centres de s’équiper en sonomètres homologués et de définir une procédure de mesure uniforme. Cette étape sera particulièrement importante, car le bruit est un sujet sensible pour les usagers comme pour les riverains.
La sécurité avant tout : l’entretien comme réflexe naturel
Le contrôle technique s’inscrit dans la continuité d’une culture déjà bien ancrée chez les motards : celle de la prévention et de la responsabilité. Les deux-roues motorisés ne laissent aucune place à l’improvisation. Chaque motard sait qu’une moto bien entretenue, c’est une moto qui freine mieux, qui adhère mieux et qui protège davantage en cas d’imprévu.
Entretenir son deux-roues, c’est prolonger sa durée de vie, préserver sa performance et réduire son impact environnemental. C’est aussi une manière de rouler plus sereinement, avec la certitude que chaque élément mécanique fonctionne comme il le doit. Le contrôle technique vient simplement formaliser cette vigilance naturelle et offrir un cadre à cette exigence de sécurité.
Il ne s’agit pas d’une contrainte imposée, mais d’un rappel collectif à la vigilance, utile à tous. À terme, cette démarche contribuera à valoriser les motos bien entretenues sur le marché de l’occasion et à renforcer la confiance entre acheteurs et vendeurs.
APRIL Moto et Dekra : un partenariat pour accompagner les motards
Dans cette logique de prévention et d’accompagnement, APRIL Moto s’est associée à Dekra, acteur de référence du contrôle technique, afin de faciliter l’accès à cette nouvelle obligation. Grâce à ce partenariat, tous les assurés APRIL Moto bénéficient d’une réduction de 15 % sur le tarif du contrôle technique en présentant leur attestation d’assurance.
L’objectif est clair : encourager les motards à franchir le pas en toute sérénité et leur offrir une expérience fluide et économique. Ce partenariat s’inscrit dans la philosophie d’APRIL Moto, qui place la sécurité et la confiance au cœur de la relation avec ses assurés.
Au-delà de la simple formalité administrative, le contrôle technique devient ainsi un acte de prévention partagée, soutenu par les acteurs de l’assurance et du contrôle.
Vers une culture durable de l’entretien
Dix-huit mois après sa mise en œuvre, le contrôle technique moto s’impose progressivement comme une étape naturelle du cycle de vie des machines. Son rôle dépasse la vérification réglementaire : il encourage une culture de l’entretien régulier et valorise la responsabilité des conducteurs.
Loin de remettre en question la passion et la liberté qui animent les motards, il en devient le prolongement. Car une moto en parfait état, c’est une moto qui prolonge le plaisir de rouler en toute sécurité, sans risque inutile.